Coach de quoi ?
Le métier de coach, ce que nous faisons réellement et comment nous nous y prenons, est encore très méconnu du grand public.
Lorsqu’on me sert le fameux “Tu fais quoi dans la vie?”, je réponds tout simplement “Je suis coach” et je m’amuse, avec bienveillance, à observer le non-verbal de mon interlocuteur. (La lecture du non-verbal fait justement partie de mes compétences professionnelles). On me répond alors souvent : “Coach de quoi?” Puis s'ensuit un petit silence un tantinet inconfortable.
Comment répondre?! Aujourd’hui encore, près de quatre ans après mon “coming out de coach”, il y a un léger stress qui se manifeste en moi devant la question. Une impression que je risque un glitch dans le lien, dans la connexion avec l'autre. Car mon interlocuteur et moi le savons tous deux : oser l’expression “coach de vie”, c’est ouvrir la porte aux associations douteuses, aux fausses interprétations, aux préjugés, voire au cynisme.
Je fais ici un petit a parte afin de préciser que, philosophiquement parlant, j’ai en réalité beaucoup d’affinités avec le courant cynique! Je fais référence à celui incarné dans l’Antiquité par le philosophe Antisthène et ses élèves : anticonformisme, liberté radicale, rapprochement de la nature, autosuffisance, etc. Cependant, considérant l’utilisation contemporaine du mot “cynisme”, soit un “manque de foi ou d’espoir dans l'humanité”, il est clair que coaching et cynisme ne vont dorénavant pas ensemble. En fait, ils sont diamétralement opposés!
Le présent écrit en fera d’ailleurs la démonstration.

À gauche : Diogène le philosophe ascète s’adressant à Alexandre le Grand qui était venu lui offrir de l’aide:
“Ôtes-toi de mon soleil!”
“Coach de quoi”, je disais donc, est une question légèrement stressante. Parce que nous anticipons la réponse et que personne ne sait vraiment ce que celle-ci signifie.
Ça veut dire quoi au juste “coach de vie” ?
D’abord, il y a le mot “coach”, qui, en anglais, désigne… un wagon! Un coach est donc un véhicule, une structure, qui permet de faire le voyage d’un point A à un point B. En coaching, nous travaillons effectivement en vue d’un objectif spécifique et réaliste, qui est attrayant pour la personne, et qui est mesurable dans le temps. “Où désires-tu aller? Monte à bord et je t’offrirai une structure pour t’y rendre… Mais …c’est toi qui conduit!”
Abordons maintenant la seconde partie de l’expression; le fameux : “de vie”. Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ? Assurément... ça dépendra de la définition de chacun.
De mon côté, j’épelle la Vie avec un grand V; elle qui est si riche, mystérieuse… tellement plus grande que nous pouvons verbalement la définir! Je suis dans la Vie… avec émerveillement, et déférence. Elle est Tout, incluant même la mort. Elle est tout simplement… ultimement...vivante !
Un processus infini.
Et le coaching, c’est donc, pour moi, rien de moins que l’art de faciliter des processus vivants. Bim!
Pour cette raison, je préfèrerais de loin que me pose plutôt une question du genre : “Coach… comment?”
Ah! Là, j’aurais du fun.
La posture fondamentale
Note: Je distingue ici le coaching professionnel, pratiqué par une personne ayant suivi une formation certifiée et certifiante, qui adhère au code d’éthique de la Fédération Internationale de Coaching, des autres “coachs”, auto-proclamés, de l’espace médiatique.
Je pourrais commencer par décrire la posture toute particulière qui caractérise le coaching professionnel; cette posture profondément humaniste, ancrée dans la conviction que tout humain possède les ressources et les qualités dont il ou elle a besoin pour relever ses défis et atteindre ses objectifs.
Notre job de coach c’est de faciliter l’émergence de ces ressources. Car le coaching prend sa source à deux profondes convictions : 1) l’humain/la Vie, fondamentalement, a une intention positive, et 2) l’humain/la Vie apprend. Ancrer sur ces bases, il s’agit de respecter et d’aider le processus de 1) l’équilibre et de 2) l’épanouissement.
Le pouvoir à l’Autre
Je préciserais ensuite que les coachs professionnelles ont appris à éviter de donner des conseils, et ce, même lorsqu’on nous en demande. Comment pourrions-nous prétendre être expert.e de la vie d’autrui?
C’est pourtant un préjugé courant sur les coachs : “Qui est-elle pour me dire comment vivre ma vie?!” Ce préjugé tient du flou existant autour du titre de coach, non-réservé, et qui laisse place aux mentors, aux agents de conseils, aux enseignants et conférenciers, aux influenceurs, et aux coachs professionnels d’utiliser un même terme. Je comprends que c'est mélangeant.
Et donner des conseils… c’est souvent tentant. On nous paye pour obtenir un coup de main; pour atteindre des résultats. Bien sûr, on veut aider! Et idéalement rapidement. On aimerait donc ça être “aimée”. Néanmoins, en notre posture de coach, nous saisissons l’enjeu. Et nous choisissons plutôt très consciemment d’incarner l’adage « quand une personne a faim, il vaut mieux lui apprendre à pêcher que lui donner du poisson ».
Et nous l’observons dans nos suivis : rien ne vaut une idée, une prise de conscience, venant de notre coaché.e lui- ou elle-même. Cette idée qui émerge par et pour soi sera intrinsèquement et puissamment motivante. C’est ce qui lui donnera l’impact durable recherché.
Passionnée par l’humain et par la Vie comme je le suis, je demeure à l’affût des théories et des dernières études scientifiques, notamment dans les champs des neurosciences, de la communication, de la psychologie positive, etc. Ces théories offrent certaines pistes de solutions, certes. Mais je ne peux que les partager, en tant qu’information, avec mes coaché.es. Avec leur permission et avec détachement. À chaque personne de décider ce qu’il ou elle en fera. À chacun.e de tester pour soi.
Être coach de Vie, c’est présenter un miroir à la liberté fondamentale que chacun.e possède de faire ses propres choix. C’est de refléter et de faire place à l’auto-détermination. Et c’est quelque chose qui me fait tripper au plus haut point car j'ai le sentiment d’oeuvrer en "micro-politique" : pour le déploiement de la “souveraineté-association”, à l’échelle intra et inter-relationnelle!
Une transformation culturelle
Culturellement, la majorité d’entre nous avons appris à mesurer la valeur de nos pensées et de nos actions relativement à des formes d’autorité externes. Nous avons appris à (nous) reproduire, mais pas à (nous) générer. On ne nous a pas enseigné notre propre auteur-ité.
Au début d’une démarche de coaching, ça peut donc être déstabilisant et inconfortable de se faire dire “J’entends que tu ne veux plus de X et de Y… Alors dis-moi : qu’est-ce que tu veux? Qu'est-ce que tu veux vraiment?” Comme il est magnifique de voir nos coaché.es prendre goût à ce contact avec leur propre Vérité, à leur Sens et à leur grande Sagesse intérieure!
Malheureusement - et cela me fascine au plus haut point - de pair avec cette projection de l’auteur-ité sur autrui, semble s’être dressé un obstacle de taille à la santé et à l’épanouissement de nos talents et visions (et donc à la contribution unique de chacun): la culpabilité. (Tadadaa dramatique.)
Révolution responsabilisante
De ce fait, j’observe que pour beaucoup de mes contemporains, être “responsable” équivaut à “être coupable”. C’est comme si cela signifiait “prendre toute la charge sur ses épaules”. Cette prise de responsabilité paraît alors périlleuse, dangereuse, voire héroïque. Et elle est donc valorisée! ... Jusqu’à ce que le fardeau pèse si lourd qu'il écrase tranquillement... complètement, la personne "responsable." Jusqu'à l'épuisement.
Dans ce contexte, au bout du compte, qui a envie de prendre responsabilité? On le fera.. par devoir moral, pour éviter de se sentir coupable de laisser toute la charge à autrui. Et ainsi le poids de la responsabilité-culpabilité se transmet d’épaules à épaules… et se perpétue en un cercle vicieux.
Le coaching s’inscrit dans une proposition différente : Et si c’était la prise de responsabilité - définie autrement - qui nous permettait de devenir réellement libres?!
Le coaching propose de reprogrammer notre rapport à la responsabilisation. “Dans les faits, sur quoi ais-je du pouvoir? Que puis-je faire de nouveau, de différents, dans cette situation ou dans cette dynamique ? Quelle est ma zone d’influence ? Et qu’est-ce qui, dans les faits, échappe totalement à mon contrôle ?” (Indice : bien que nous ne soyons pas insensibles aux émotions et aux réactions d’autrui: nous n’en sommes ni responsables, ni coupables.)
Nous évoluons au sein d’une culture politique judéo-chrétienne qui est empreinte de culpabilité chronique, transmise de génération en génération.
En soi, le sentiment de culpabilité, corollaire de l’empathie, à pour fonction positive de contribuer à la cohésion sociale. C’est important, pour la survie de l’espèce. Si je commets une erreur et que cela cause tord à l’intégrité d’autrui, ma culpabilité me signalera de réparer ma faute, pour le bien de la relation. Mais fondamentalement, avons-nous besoin qu’un pouvoir externe nous juge “coupable” et nous punisse pour nous rappeler de prendre soin de nos relations? Je ne le crois pas.
Et ça ne fonctionne même pas! La culpabilité chronique est le fruit de l’histoire politique. Elle est une loyauté invisible, une intrication. On pense bien qu'elle nous relie à autrui, à notre mèr ou notre père, aux êtres qui souffrent ailleurs sur la planète. Elle nous relie, oui, mais à quel prix ?La culpabilité chronique nous éloigne de notre valeur intrinsèque, de notre coeur. Elle nous empêche de créer, de choisir. Elle nous éloigne de notre “réponse-habileté.” (In English, indeed, it’s a response-ability.)
Car la véritable responsabilité, c’est de répondre librement, consciemment à ce qui arrive, pour notre santé et pour celle de nos relations. C’est poser action, non pas sur la base de nos automatismes et de nos réflexes de survie (que la culpabilité chronique tend au contraire à exacerber), mais sur la base de ce que nous désirons générer dans le monde. Cela s’apprend, lorsque c’est enseigné. Lorsque c’est permis.
L’espace de coaching, bienveillant, fait le cadeau d’une sécurité et d’une permission fondamentale. “En dessous de tes doutes et de tes peurs, je vois ta force et ta grandeur. Voici un espace d’exploration et d’apprentissage. Comment veux-tu répondre à la situation?” Pas besoin de craindre l’erreur. Il n’y a pas de faute existentielle qui soit irréparable. Pas de honte, ni de morale. Il n’y a que des boucles de rétroaction. “Lorsque je pense ceci, voici ce qui se produit.” “Lorsque je choisis de ne rien faire, le résultat est ceci.”
Il n’y a que des opportunités d’apprentissages.
(Et lorsqu’il y a de la honte, de la peur, des erreurs, et de l’auto-critique… On prend le temps d’aller à la rencontre de ces parties de soi... avec une bienveillante curiosité.)
Être responsable, c’est se savoir fondamentalement bon et capable d’apprendre, quelque part entre la confiance et l’humilité. Voilà un état de grande liberté.

Et ça change complètement les règles du jeu! Il ne s’agit plus de s’en remettre aux autres, aux normes abstraites, aux “il faut” et aux “est-ce que je devrais”. On se défait de la morale fixe (par delà le bien et le mal") pour une création vivante et éthique, spécifique à chaque contexte et à chaque relation. Ça donne beaucoup de pouvoir… sans en enlever aux autres. Bien au contraire… La responsabilisation invite la responsabilisation.
Bref, pour cette révolution culturelle, ma responsabilité, c’est de me tenir pour que vous trouviez vos propres réponses et votre liberté.
Mais encore ? Comment ça se passe?!
Une Écoute puissante
Je vous livre un petit secret (dîtes-le à tout le mond
e svp): les réponses et les ressources que nous cherchons à éveiller et à mobiliser ne naissent pas uniquement de la tête.
Notre corps entier reçoit, contient, et transmet de l’information. Les réponses sont donc là, dans l'être en entier, en latence. Plus souvent qu’autrement, les réponses et les ressources se blottissent tout près du coeur… “L’esprit cherche et c’est le coeur qui trouve.” C’est Georges Sand qui l’a dit. Ce phénomène, dans l’accompagnement, j’en ai couramment la démonstration.
J’écoute les histoires qui me sont présentées. Je les laisse résonner en moi, mais sans m’y fusionner. L’empathie apporte confiance et sécurité au processus d’ouverture en cours. Elle nous permet de créer alliance, le temps du service rendu.
À l'inverse, la sympathie serait nuisible. Car elle n’autonomise pas. M’identifier à l’autre, ou encore m’emberlificoter dans mes propres émotions, perceptions et ambitions, me feraient glisser hors de ma fonction professionnelle qui est de tenir le cadre pour l'équilibre et l'épanouissement de la personne que j'accompagne.
Pour cela, mon travail nécessite que je sois entièrement engagée dans mon propre cheminement de conscience, de congruence et d’intégrité. C’est un mouvement infini, une quête du parfait équilibre… perpétuelle et savoureuse.
La carte et le territoire
Les réponses de mes coaché.es se tiennent à l’extérieur de leur champ de vision. C’est pour ça qu’on s’offre mes services : pour élargir ce champ. J’ai justement une foule d’outils et de techniques à déployer pour faire cela : des questions, des reflets, des invitations aux jeux de rôles, à l’imagerie active, au développement de l’intelligence somatique. Et puis surtout, régulièrement, je communique a-normalement.
C'est-à-dire que je ne communique pas comme il est courant de communiquer.
J'écoute, et je m'adresse à l'autre, au-delà et en-dessous de la surface des mots et des histoires limitantes. Qui plus est, je communique parfois … au sujet de la communication elle-même. Du coup, j’invite à la méta-communication.
Je communique avec les parties les plus sages de l’être. (Et je sais aussi que chaque partie détient une sagesse, une intention positive, qui n’attend que d’être entendue.)
“Lorsque tu me dis X, qu’est-ce qui est sous-entendu ?”
“Quel discours entretiens-tu à l’intérieur de toi-même?”
“Est-ce qu’un autre personne pourrait tirer une conclusion différente ici ?”
“Quel âge a cette partie de toi qui sent le besoin de se défendre ?”
"Quelle question as-tu le plus peur que je te pose?"
Nous sortons des sentiers battus, des discours communément entretenus. Partant de la compréhension et du respect de la cartographie déjà tracée par mon ou ma coaché.e… je guide l’exploration d’un territoire élargi, de ce que peut devenir la Réalité… en restant toujours à l'écoute.

Dans l’espace-temps du coaching, dans la démarche, au rythme du ou de la coachée, nous allumons des lumières.
Le recul (de pair avec la responsabilisation) est une ressource inestimable. D’une posture de conscientisation, nous éclairons les histoires qui ont été superposées aux faits objectifs. Nous débusquons “les histoires derrières les histoires”. Les biais de perceptions et de cognition se révèlent. Les automatismes, en un instant déjà, commencent à perdre de leur emprise inconsciente… Voilà toute la puissance… des prises de conscience!
En bonne gardienne de la bienveillance, je suis à l'affût des relents de culpabilité qui trop souvent accompagnent le changement. Il n'y a pas de faute à ne pas savoir ce qu'on ne sait pas encore. Tout comme il n'y a pas de faute à laisser aller ce qui ne fonctionne plus.
Le cerveau apprend. À différent stade de son développement, il sélectionne des informations et en omet d’autres, les trie et les ordonne. Il fait des associations, des généralisations, des catégories. Puisque sa mission première est d'assurer la survie, il fait oeuvre d’économiser temps et l’énergie. Pour le meilleur et pour le pire, donc, le cerveau génère … des patterns. Ah! Les fameux patterns! La majorité sont très efficaces et utiles. Célèbrons-les! Et les autres, ceux qui nous apparaissent en relief et avec douleur... Considérons qu'ils nous demandent simplement, de cette façon, de faire différentes mises à jour. En effet, notre système est tellement bien fait qu’il génère de l’inconfort afin de nous signaler qu’il a besoin de mises à niveau. Lorsque les informations (conscientes et subconscientes) ne concordent plus ensemble, lorsque l’incohérence interne gonfle sous la surface, lorsque la Vie s’éloigne trop de son point d’équilibre… l’inconfort lance le signal : Besoin d’alignement. Besoin d’intégration.
Le coaching avancé vient accompagner la mise à jour d’anciens schémas devenus limitants. Attention, je ne parle pas de psychothérapie. La loi est claire à ce sujet. Le coaching ne s'adresse pas à une personne en détresse et qui a de la difficulté à fonctionner. Le coaching ne ré-active pas le passé non plus. Nous sommes dans l’instant présent et nous facilitons le processus d’apprentissage, de changement et de responsabilisation envers l’action.
Donner corps
Vous aurez maintenant, je l'espère, mieux compris de quoi je suis “coach”. Vous aurez peut-être compris que je pourrais presque parler, finalement, d'accompagnement à la "naissance". C’est d'ailleurs ce dont Socrates parlait quand il décrivait la maïeutique:
La maïeutique, du grec ancien μαιευτική / maieutikế, par analogie avec le personnage de la mythologie grecque Maïa, qui veillait aux accouchements, est une technique qui consiste à bien interroger une personne pour lui faire exprimer (accoucher) des connaissances. La maïeutique consiste à faire accoucher les esprits de leurs connaissances. Elle est destinée à faire exprimer un savoir caché en soi.un questionnement perm “accoucher les esprits de leurs connaissances”. (Wikipédia)
Et donner naissance… ça se passe par le corps. Je l’ai écrit plus haut et je le répète : Notre corps entier qui reçoit, contient, et transmet de l’information. Nos réponses y sont. Elles nous attendent. C'est donc le corps total que je coach: des prises de conscience jusqu'au passage à l'action. (Euh.. en fait, on dit que quatre-vingt pour cent du coaching se déroule entre les séances, alors que la personne coachée remplira les engagements qu'elle a pris envers elle-même. Je ne suis donc pas littéralement là lors du passage à l'action. Mais la structure de la démarche augmente le degré de responsabilisation. C'est si bon de commencer chaque séance en soulignant les nouvelles réussites!)
Revenons un dernier instant aux mots. C'est mots et concepts qui ont permis à homo sapiens sapiens de prendre un énorme pouvoir sur la planète Terre. Les mots, ces abstractions à toutes fins... magiques, font apparaître ce qu'ils désignent. Transcendant la distance et les âges, ils nous relient. Ils unifient des mondes, en inventent d'autres, et nous économisent eux aussi des gigajoules d’énergie. (Voir à ce sujet la thèse de Yuval Harari dans "Sapiens") Nommer, c’est ordonner.
Mais … déconnecté de la chair et du Vivant présent, les mots peuvent aussi servir la fuite, la dissimulation, la guerre. Ce ne fut pas toujours le cas dans l'histoire de sapiens (je fais réfèrence au études recensées par Jean Gebser dans son oeuvre "Origine et présent"), mais aujourd'hui c'est indéniable : les mots polarisent. Et cela signifie pour moi une chose cruciale: les mots ne devraient peut-être pas avoir le dernier mot !
Car ce qui n’est pas dit ... parle aussi.
Le corps est très éloquent. C’est une partie de mon travail que je prends très au sérieux et qui m’enthousiasme au plus haut point que de participer à développer cette attention, ce respect, cette écoute, cette Présence, à ce que le corps communique. Le pas-encore-conscient est vivant et participe au mouvement de l'épanouissement. (J’adhère à ce principe de base de la psychologie Jungienne.)
Les réponses, les informations, sont latentes dans le corps. Ce qui est vivant, non-dit, ce qui a besoin de s’exprimer et de s’intégrer dans la réflexion… c’est souvent le non-verbal qui le porte.
L’information, l'énergie manquante est là pour qui qui sait l'observer : dans les gestes, la respiration, les micro-mouvements oculaires… dans le teint fluctuant de la peau, dans le ton et le rythme de la voix…
Je suis passionnée par le mouvement de la Vie. Et cette affection et cette attention que j’ai développée, je la mets au service de mes coaché.es:
“Je remarque que tu me dis être en paix avec cette situation et qu’en même temps, tu bouges nerveusement sur ta chaise. Selon toi, qu’est-ce que ça signifie?”
“Quelle différence ça fait pour toi quand tu ressens tes pieds en contact avec le sol? Le soutien de la chaise? Quel impact sur ta respiration?”
“Et concrètement, qu’est-ce qui aura changé dans ton comportement quand tu auras un 8 sur 10 de confiance en toi?”
“Qu’est-ce qu’on pourra observer de différent?”
… Nous contribuons à reconnecter le corps et l'esprit, et ce, en passant par le coeur. Et je me questionne donc moi -même: Quand le coaching professionnel sera mieux compris et accessible … Socialement, politiquement, écologiquement, qu’est-ce qu’on pourra observer de différent ?” Voilà une question qui me fait rêver…
Conclusion
Je prends responsabilité de ce léger stress qui s’active en moi quand on me questionne sur mon métier. Je comprends que ce petit stress m’informe d’éléments qui sont très importants pour mon être: connecter avec l’Autre et ainsi m’exprimer dans mon Amour de la Vie. Je suis consciente, en mon corps et mes paroles, que l’énergie qui me traverse est grande. C’est aussi ça qui fait que je peux choisir d'être une grande caisse de résonance pour autrui.
J’ai le sentiment de participer à la (r)évolution. Je suis … le changement que je veux voir dans le monde. Merci à Gandhi pour cette citation responsabilisante. Merci à toutes celles et ceux qui ont le courage de l’intégrité, le courage des deuils et des renaissances, le courage de connecter.
Tout est déjà là; et notre Conscience fait son chemin, sa respiration, son mouvement… Je vois des foules et des foules d’humains prenant le leadership de leur propre vie. Je vois des foules d’humains à l’intelligence (somatique, émotionnelle, cognitive) décuplée, s’entraidant pour répondre de mieux en mieux, ensemble, aux défis de la Vie sur Terre.
Ce que je vois n’est pas linéaire mais cyclique. Ou probablement, les deux en même temps. Une bonne vieille spirale!
C’est un honneur d’y prendre part, à titre personnel et professionnel. Je suis coach de Vie.

Merci pour votre lecture !