Le célèbre anthropologue-biologiste-psychologue-cybernéticien-épistémologue Gregory Bateson (1904-1980), distingua, dans les systèmes humains et autres qu'humains, deux types, ou niveaux de changement.
Tu veux t'améliorer. Tu veux changer. Tu t'offres une coach pour t'aider au travers d'un passage, d'une étape. Tu t'es fixé un ou plusieurs objectifs.
Mais... quel type de changement vises-tu réellement ?
Le premier niveau
Tu vis peut-être une situation ou une période déstabilisante, et tu cherches un coup de main pour conserver ou pour reprendre pieds. Dans ce cas-ci, ce que tu désires avant tout, c'est de conserver ton équilibre, de te sentir stable malgré la turbulence. Tu souhaites arriver à t'adapter, à conserver... l'homéostasie.
Bateson observa que dans ce type de changement, il s'agit de poser des actions pour corriger ce qui déstabilise.
Prenons par exemple une situation (de plus en plus commune) dans laquelle une organisation/entreprise manque d'effectifs et doit conserver le même rendement, pour des raisons financières. Tu as toujours excellé dans l'équipe, alors la direction fait appel à ta bonne volonté pour compenser en travaillant davantage. Tu vois là une opportunité de prouver ta valeur et d'avancer ta carrière. Quelles stratégies vas-tu employer pour gérer cette période de stress, sans y laisser ta peau ? Quels choix devras-tu faire pour y arriver? Comment te ré-organiseras-tu, dans les différentes sphères de ta vie, pour naviguer la situation et atteindre tes buts?
Il s'agirait ici du premier type de changement.
Le deuxième niveau
Mais il existe un second type de changement, celui-ci trans-formationnel. Les spécialistes de la systémique (Bateson, Watzlawick, etc.), ont mis en lumière que, dans le second type de changement, qu'ils nomment "Évolution", ce qui change, c'est le cadre même de la compréhension du problème.
Dans le changement de deuxième niveau, ce sont les règles du jeu qui changent. On prend du recul sur le contexte, sur les structures et les fondements en cause dans la problématique, et on effectue le recadrage, les mises à jour, à ce niveau-là! Einstein disait pour sa part "on ne peut pas résoudre un problème avec le même mode de pensée qui a généré le problème." Voilà!
Dans notre exemple, il se pourrait que, suite à la demande de la direction, tu ressentes un besoin... une tension ... plus grande et plus profonde. La situation t'est trop familière. Ce n'est pas la première fois que tu vis cela. Tu travailles hyper dur, tu en fais plus que les autres, tu deviens, ma foi.... indispensable ! Mais... jamais tu n'as atteins cet état de paix intérieure tant recherché. C'est plutôt le contraire. Le pattern, de ce contexte, devient de plus en apparent. Et déjà, prendre conscience d'un pattern, c'est prendre un pas de recul. Wow.
Tu n'as plus envie de t'adapter ainsi. Plus envie de travailler si fort pour au final... pour préserver le status quo. Le sens de tout ça ... commence peut-être à s'effriter. Et tu commences à sentir, ou peut-être l'as-tu depuis longtemps remarqué : tu portes en toi une sorte de contradiction, une dualité, que tu n'arrive pas à réconcilier. Quoi que tu fasses, tu as toujours l'impression de ne pas être arrivé(e). Tu as l'impression de ne pas être entièrement toi-même. Et tu n'as plus envie de "changer un dollar pour quatre trente sous." Tu y songes. Cette fois-ci, tu aimerais transformer complètement la dynamique! Est-ce possible?
Oui.
C'est un changement de second niveau.
Et le système, celui dont les fondements seront transformés, c'est toi.
La prise de recul, dans l'espace du coaching, te permettra de conscientiser et de ré-évaluer tes propres schémas de perceptions et de pensées, ta propre "régie interne". Tu pourras prendre le temps de re-valider tes valeurs, ton identité, et la mission ou le sens que tu t'étais données. Tu pourras débusquer les "bogues", les incohérences, dans ton système, et effectuer, doucement, les mises à jour qui te sont requises pour retrouver, ou re-créer, tes/ton sens.
Le coaching est souvent mécompris alors je tiens à le souligner : tu évolueras selon ta vérité, tes décisions, ton écologie personnelle. Je ne serais pas digne de mon accréditation de coach professionnelle si je cherchais à te faire adhérer à ma propre vision des choses. (Je suis humaine, j'en ai donc effectivement une. Mais je suis aussi philosophe depuis mon tout jeune âge, et c'est aujourd'hui mon travail, et mon grand plaisir, de m'en détacher systématiquement lorsque je suis en accompagnement.)
Certes, le changement de type 2 vient avec une part d'inconnu, et donc possiblement de crainte. C'est tout à fait normal. C'est pour cela que nous sommes aussi fait de courage, et de prudence.
La véritable transformation s'accompagne aussi, souvent, d'une part de deuil.
Pour ça aussi, je trouve merveilleux d'être cet espace. Car le deuil est synonyme pour moi de bienveillance. Dans un processus de changement de deuxième niveau, saches que je tiens l'espace ouvert pour pouvoir entendre et laisser s'exprimer toutes ces parties de ton être: celles qui sont perturbées par le changement, et celles qui sont enthousiastes. Tout cela peut très bien cohabiter! Tout cela doit cohabiter. (À mon avis) Ce dont on parle ici, finalement, c'est d'une processus de maturation auquel la Vie, tout naturellement, nous invite. (En termes psychologiques, Carl Jung parlerait du processus d'Individuation.) Il s'agit d'un processus naturel.
Sortir de notre zone de confort, ça fait partie intégrante de l'expérience du développement humain. Ça fait aussi partie de l'expérience de la chenille qui devient papillon, de l'oeuf qui devient larve puis libellule ou grenouille, du grain de sable qui devient perle ! Je trouve ça magnifique que mon métier soit au service de cela. C'est une passion, c'est un honneur, de vous offrir un cadre et des outils pour permettre, faciliter et même accélérer ces changements, peu importe le type.
J'ai un profond respect pour les deux. L'homéostasie ET l'évolution sont un Tout.
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